La Construction

L'histoire : C’est une salle inattendue, sortie du ventre d’un “camion-baleine”. Un vrai petit théâtre caché derrière des bâches. À l’intérieur, un homme échafaude en silence une sculpture aussi fragile que proliférante, composée de ficelles, de fines baguettes en bois et de petits objets colorés. On pense à l’art brut ou aux mobiles de Calder. Certains objets tombent parfois au sol, d’autres viennent les remplacer. L’homme parviendra-t-il à trouver le point d’équilibre, à défier la gravité ?

'La Construction' parle de dualité entre la culture de l’humain, son savoir-faire, et les lois de la nature. D’ordre et de chaos, de maladresse et de délicatesse, d’acharnement et d’abandon, de peur et de raison. C’est une allégorie ironique, tragique et drôle de ce que l’on contrôle et de ce que l’on ne maîtrise pas. Sans texte, à la frontière des arts plastiques et du théâtre, l’auteur, scénographe et constructeur Laurent Mesnier signe avec cette performance « un hymne aux mondes imaginaires - ceux naïfs de l'enfant qui joue, et ceux de l'adulte qui invente ». Libre à chacun d’y voir une métaphore du monde qu’un obscur Sisyphe s’entête à vouloir faire tenir debout. S’il est dérisoire, son geste est beau, et cela suffit.

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